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TRUITEPASSION.FR

La pêche une passion, la rivière une richesse .

Bien débuter au toc (second et dernier volet).

Bien débuter au toc (second et dernier volet).

Dans ce second et dernier volet, de cette série d'article intitulé « bien débuter au toc », je vais maintenant m'adresser aux pêcheurs qui ont de l'expérience dans une autre technique de pêche, que cela soit spécifique aux carnassiers, à la carpe ou à la truite.

Vous avez une forte expérience de la pêche, avec des années de pratiques, derrière vous et vous voulez découvrir la pêche aux appâts naturels dans un premier temps et sans doute envisagez-vous dans un second temps, de vous tournez vers la pratique de la pêche à la nymphe avec une canne au toc, une autre des possibilités.

Il n'y a pas de honte à vouloir franchir le pas, nous ne sommes pas, des parias de la pêche, ni d'ignobles "viandards" assoiffés de truites comme peuvent le prétendre une certaine fratrie, qui restent convaincues qu'ils sont au-dessus de tout, de tous et même de Dieux, c'est vous dire !!

Donc bienvenue à vous dans l'expérience "Pêche au toc".

Je ne vais pas trop m'attarder sur le couplet de l'habillement du pêcheur, veste de pêche et autre waders car, si vous êtes un pratiquant de la truite cela n'a plus de secret pour vous, mais je pense qu'il est important d'en parler un peu pour ceux qui n'ont pas l'habitude de pêcher avec l'ensemble waders plus chaussure. Je ne vais, m'étaler que brièvement sur le petit matériel bien que, je suis sûr et certain que vous en possédez déjà tout un rayon, mais il y a certaine spécificité qu'il est bon d'aborder pour avoir un semblant d'article complet.

 

Avant de vous parler de la canne et du moulinet vers lequel je pourrais vous orienter, en restant tout à fait objectif !!  Je vais vous parler de la composition du corps de ligne et du bas de ligne, de ce qu'il faut utiliser pour la jonction des deux et des diverses nœuds qu'il va falloir savoir faire les yeux fermés ou presque...

Et attention j'organiserais "l'interro" à la fin de cet article !!

Bien débuter au toc (second et dernier volet).

Comme toutes règles à la pêche, il va falloir adapter votre matériel à la taille du poisson recherché, mais aussi à la taille du cours d'eau que vous allez vouloir prospecter. Donc, si voulez pêcher les grandes rivières et faire une pêche dite à « la Sempé», avec de grandes dérives, je vous conseille de garnir votre moulinet d'un crin d'un diamètre de 16 centièmes avec pour bas de ligne un diamètre de 14 centièmes.

Si vous avez dans l'intention d'évoluer sur des cours d'eau moyens, un crin de diamètre de 14 centièmes, avec un diamètre de 12 centièmes pour le bas de ligne devrait passer de partout et vous sortir de bien des situations. Vous pourrez même sur des pêches en étiage et des poissons difficiles, descendre en 10 centièmes en bas de ligne, mais pas plus bas, le but de la pratique de la pêche étant quand même d'assurer ces prises lors du combat et de la mise à l'épuisette.

Maintenant si vous voulez pratiquer, un mixte des deux, prenez l'option numéro un, à savoir un crin en 16 centièmes pour le corps de ligne et donc un crin en 14 centièmes pour le BDL (bas de ligne).

Je vous conseille ensuite le micro émerillon pour relier le corps de ligne avec le bas de ligne, afin d'éviter le vrillage du corps de ligne. Le nœud pratiqué pour nouer les deux brins aux deux extrémités des boucles du micro-émerillon et tout simplement le nœud pour attacher une cuillère.

Le bas de ligne sera d'une longueur de 30 cm environ, j'utilise selon, les endroits que je pêche, un bas de ligne de vingt-cinq à trente-cinq centimètres.

Emerillon

Emerillon

Noeud de cuillère

Noeud de cuillère

Même si vous avez les bases de : » comment positionner un plomb sur une ligne », il va falloir composer et prendre en compte que la plombée de la pêche aux appâts naturels, reste la chose primordiale de cette pêche. Plusieurs variantes vont se proposer à vous, je vous conseille d'adopter la plombée dégressive avec le plomb de touche, que la plupart des pêcheurs aux appâts utilisent. Vous disposerez de cinq croquis, qui j'en suis sûr, pourront vous servir de base pour confectionner votre plombée. Croquis de ma conception (utilisable tant en petit cours d'eau qu'en moyen) et de l'aimable participation de Pierre Sempé.

Plombée début de saison (perso)

Plombée début de saison (perso)

Plombée de début de saison (perso)

Plombée de début de saison (perso)

Plombée de fin de saison (perso)

Plombée de fin de saison (perso)

Plombée Pierre Sempé

Plombée Pierre Sempé

Croquis Pierre Sempé

Croquis Pierre Sempé

Sachant que cette dernière pourra évoluer, pourra être plus ou moins progressive, compact ou étalé suivant les situations rencontrées, lors de la partie de pêche. Comme je le disais dans le premier volet, la plombée est une chose vivante qui va sans cesse évoluer, qu'il faudra sans cesse faire évoluer aux grès des courants, des appâts et de la saison. La plombée reste la carte d'identité du pêcheur, chacun ayant bien entendu son propre matricule. Un panel de plombs, vous sera demandé pour composer cette dernière, du numéro 3 au numéro 8, vous aurez de quoi construire tout au long de la saison de pêche. Boite distributrice pour commencer, vous pourrez après quelques années de pêche derrière vous, poussez « le Must » sur des boites par numéro, avec des plombs, plus ou moins mou, selon votre préférence.

Les puristes vous dirons que les hameçons doivent se lier sur la ligne avec le nœud pyrénéen, afin d'avoir une présentation de l'appât optimale, personnellement je n'ai jamais su le faire et donc depuis mes débuts de pêcheurs de truites aux appâts naturels, j'utilise un de ces dérivés (le noeud tarbais il me semble), s'il peut être appelé ainsi.

Noeud pyrénéen

Noeud pyrénéen

Noeud que j'utilise

Noeud que j'utilise

Je vous conseille d'utiliser des hameçons droits, oublié les modèles à hampe renversé, ils m'ont valu quelques désastres dans le passé. Donc, hameçons droit fin de fer, avec ou sans ardillon ( je préfère l'écraser avec une pince suivant les rivières que je pratique). J'attache cependant une grande importance à la courbure de l'hameçon que j'aime assez resserré, certains de mes amis préféreront des modèles plus écartés qui assureront une meilleure tenue lors du combat avec le poisson surtout sur des rivières importantes.

Perso, j'utilise trois modèles bien précis, les hameçons de chez Delacoste, les HAD de chez Sempé et les "anti-décroche de chez Pezon&Michel. Quoi qu'il en soit il faudra que cet hameçon possède un piquant hors norme et une bonne tenue de l'appât. Le numéro 8 est pour moi le modèle de base pour les pêches d'ouverture, j'utilise le numéro 10 pour la saison intermédiaire et le numéro 12 pour les petits appâts. Quel que soit le numéro choisi il vous faudra utiliser une tige longue pour le vers et une tige courte pour le restant du panel des appâts (mouche naturelle, sauterelle, teigne etc..). N'oubliez pas durant votre partie de pêche de vérifier son piquant et n'hésitez pas, de changer cet hameçon si vous jugez qu'il est émoussé.

Hameçon anti-décroche (Pezon&Michel)

Hameçon anti-décroche (Pezon&Michel)

Hameçon tige longue (Delacoste)

Hameçon tige longue (Delacoste)

Pour le corps de ligne il sera obligatoirement de couleur "fluo" pour une meilleure perception, avec ou non plusieurs coloris sur le même crin. J'aime beaucoup le fil avec deux couleurs répétitives, je trouve qu'il y a une meilleure perception qu'un fil de couleur unique. Ce sera votre propre vision qui vous dictera les couleurs que vous adopterez. Le choix de la couleur, ou des couleurs, reste une chose qui est propre à chaque pêcheur, il reste donc impossible de conseiller une couleur, mais on peut conseiller un diamètre et une gamme de fil que l'on juge des plus approprier pour la pratique de la pêche au toc, bien que le choix et l'utilisation de chacun reste assez vaste.

Toutefois, quelques noms sortent du lot, comme le fil color line de Pezon&Michel, l’Aqualine « trout etch » bi color, le nylon fluo de Delacoste, le Sempé plus de Sempé, ainsi que le Mylo jaune fluo, mais comme toute chose chaque pêcheur à un peu son modèle fétiche. Pour confectionner votre bas de ligne, je vous propose le Milo kreepton que j’ai adopté depuis quelques années sur les conseils de Michel Galinier, mais le marché en possède d’autres très bien aussi, en exemple « le platil » et Teklon.

Crin aqualine "trout tech" bi color pour le corps de ligne

Crin aqualine "trout tech" bi color pour le corps de ligne

Crin Milo kreepton pour le bas de ligne

Crin Milo kreepton pour le bas de ligne

La petite bille, vous sera indispensable sur la ligne, elle vous servira de guide fil, pour avoir une visualisation supplémentaire de cette dernière, lors des dérives. Vous pourrez aussi voir la touche avant qu'elle ne se ressente dans la main qui tient le crin, c'est pour cela que vous la trouverez sous le nom d'indicateur de touche. Forme ronde, ovale, à bâtonnet et de couleur souvent «flachi » vous n'aurez que l'embarra du choix pour la glisser au-dessus de l'émerillon. Certain pêcheur comme mon ami Hervé Limongi, pêcheur de grandes rivières Pyrénéennes, en glisse même deux sur sa ligne.

Guide fil à bâtonnet

Guide fil à bâtonnet

Comme je le disais au début de mon article, en étant déjà pêcheur, on a déjà les bases du côté du matériel. La pêche au toc possède cependant deux choses spécifiques et primordiales, le sac à appât et la fameuse pince à plomb qu'il vous faudra absolument avoir.

Pour faire plaisir à mon ami Jean Cezeral, je me devais avant de vous parler de la canne et du moulinet de faire quelques mots sur l'épuisette. Outil qu'il ne faudra pas oublier, ni à la maison, ni dans le coffre de la voiture lors de vos parties de pêche, en grand comme en moyen cours d'eau, sous peine de louper le poisson d'une vie. Quel que soit le modèle, je vous conseille le filet en maille plastique, ou en caoutchouc pour le poisson et vos hameçons.

Epuisette raquette

Epuisette raquette

Pour débuter je vous conseille de vous tourner vers une canne de type anglaise en 3,90m de longueur. La canne anglaise à plusieurs brins est ce qui se fait de plus et les modèles ne manquent pas sur les étales des marchands d'articles de pêche et autres sites de vente en ligne. Cette canne sera mieux qu'une canne téléréglable, moins lourde et d'action plus souple. Vous pourrez trouver des actions, bien marqués allant de l'action de pointe, à la canne très parabolique. Pour info, une canne de la marque  Daiwa va être plus d'action de pointe, une canne de chez Delacoste plus d'une action médium et une canne de chez Sempé sera plus parabolique, dégrossi voilà ce que cela donne.

Pour la taille, est même si on trouve bien d'autres tailles, la canne de 3,90m vous permettra d'apprendre les bons gestes, de faire des dérives parfaites, de contrôler votre bannière, au grès des veines d'eau, parfois en nombre suivant le cours d'eau pratiquait. Elle vous permettra aussi de pratiquer de la grande rivière à la moyenne. Une fois la gestuelle assimilée, ainsi que le contrôle de la ligne et si cette fameuse pratique de la pêche aux appâts naturels vous séduit, vous pourrez investir dans une canne de plus belles factures, d'une action qui vous conviendra et sans doute d'une taille moindre, sachant que les modèles en 3,60m vont rester les cannes les plus polyvalentes. Et pourquoi pas penser un jour à avoir la taille de vos cannes, adaptée à chaque type de cours d'eau pêchait (le nec plus ultra).

Pour le moulinet, je vais mettre de côté le moulinet au talon spécifique aux cannes à fil intérieur et le moulinet semi-automatique. Il va donc vous rester le moulinet de type spinning et celui à tambour tournant, le combat entre les deux, va être rude, car les deux types ont leur propre atout. La norme voudrait que l'on utilise le moulinet à tambour tournant sur les cours d'eau moyens et le moulinet de type spinning sur les grandes rivières.

Oui mais voilà certains pêcheurs aimant cassé les codes de la pêche, aiment pratiquer à l'envers. Le moulinet spinning possède un frein plus performant que le moulinet à tambour tournant, mais reste plus lourd, à contrario le moulinet à tambour tournant aura un peu moins de performance en grande rivière et un frein moins approprier au combat des grands poissons. Le pêcheur de truite vous dira que le moulinet à tambour tournant sera plus léger que son contraire: "le moulinet spinning", par contre ce dernier au vu de son poids pourra parfaitement équilibrer la canne avec laquelle vous pratiquerez.

Le choix du waders va rester un casse tête, tant il y a de modèles dans toutes les fourchettes de prix, cela allant du simple au triple. Pour moi le waders reste du consommable, il est donc inutile d'y mettre des fortunes. La fourchette de prix que je pourrais vous conseiller, va osciller entre 100 et 150€ maximum. Pour les chaussures, je vous conseille d'être bien chaussé, car ces dernières vont être très sollicitées sur les chemins et rives des cours d'eau. Il faut du solide, du stable, comme me le faisait remarquer à juste titre Sébastien Terrasse (grand pêcheur de la Haute Loire), il faut que cela tienne « la route » et il faudra y mettre le prix quoi qu'il en soit (en exemple les chaussures Andrew sont appréciés par les pêcheurs).

Chaussure de wading Andrew

Chaussure de wading Andrew

LE CHOIX CANNE & MOULINET

Même si vous avez une expérience certaine dans la pêche, vous faites vos débuts dans la technique de la pêche aux appâts, vous ne savez donc pas si vous allez avoir ou non le déclic pour cette technique, donc il est inutile d'y mettre un prix fou pour vos débuts.

Pour la canne, je vous conseille donc la canne Riverway 3,90m light de chez décathlon (170gr, 16 anneaux porte moulinet avec système à vis), d'une action douce et progressive, d'un équilibre parfait, elle sera votre meilleure compagne pour vos débuts. Par la suite et suivant votre façon de pêcher et votre ressentie, vous vous orienterez vers d'autres modèles, avec une action plus ou moins marqué, un poids inférieur et  un ressenti plus élevé.

Pour le moulinet si vous n'avez pas à proximité de chez vous de grandes rivières, je vous conseille le moulinet à tambour tournant de chez Garbolino, le DTR 65 g que je trouve vraiment remarquable. Maintenant si vous avez envie de grandeur et préférez le moulinet spinning, vous trouverez chez Daiwa et Shimano de quoi, vous équipez en moulinet de taille 2000 ou 2500 pour un poids aux alentours des 200gr. En exemple, le moulinet Daiwa Légalis (ex 2500 xh, roulement 5+1, 205g) qui a de très bons avis.

Moins de 80€ pour le moulinet, 55€ pour la canne et au bout d'une saison, j'espère avoir un retour plus que positif de ce que je vous conseille....

Canne riverway 3,90 light

Canne riverway 3,90 light

Moulinet Daiwa légalis

Moulinet Daiwa légalis

Moulinet Garbolino DTR 65g

Moulinet Garbolino DTR 65g

L’ ACTION DE PECHE

Là va être vraiment le point prioritaire, pour apprendre et progresser dans cette nouvelle technique. La pêche aux appâts a besoin de veines d'eau, de courants pour faire évoluer la ligne. Effectivement la ligne du pêcheur aux appâts reste une chose vivante. Donc, il va falloir oublier les secteurs plats et sans courants que l'on peut pêcher aux leurres par exemple.

Il va falloir apprendre le fouetté sous la canne, la prise du fil dans la main qui ne tient pas la canne afin d'avoir de la bannière avant la propulsion de la ligne vers la veine d'eau choisie. Ensuite, la reprise de la ligne entre le premier et le second anneau de la canne, afin d'avoir un plus grand contrôle de la ligne et un meilleur ressenti. On relève la canne, on fait la dérive et une fois la dérive finie on recommence la gestuelle et ainsi de suite.

Il faudra faire la même démarche avec un moulinet spinning, sans oublier d'ouvrir la hanse du pickup. Une fois la ligne à l'eau, on va relever la canne afin de sortir un peu plus de bannière, fermer le pickup, faire sa dérive et on met un petit coup de canne, d'un coup de poignet en toute fin de dérive (le coup de poignet spécial dérive à la maitre Pierre (Sempé)). On ramène alors la ligne et on recommence la gestuelle et ainsi de suite.

Contrairement à la pratique de la pêche en ruisseau, vous allez avoir là une plus grande place et un choix plus vaste afin de vous placer idéalement pour pêcher le poste choisi. Les postes vont être moins marqués qu'en petit cours d'eau, mais il va falloir tout prospecter suivant la tenue des poissons, qui va varier au grès des saisons. On va pouvoir aussi faire évoluer la ligne en pêchant avec une canne plus ou moins haute et une plombée plus ou moins lourde et compacte d'où l'intérêt de cette dernière.

Il va falloir faire évoluer son appât, dans les contre-courants, les remous, dans l'écume d'argent si cher à mon ami Alphonse Arias. Il va falloir prospecter, les devants de pierre, les fins de courants enfin tous les postes ou le moindre courant peu emmené votre appât dans la gueule de la truite. Il va falloir que votre ligne pêche et quelle pêche correctement et si votre ligne pêche, elle vous fera prendre des poissons. Pour illustrer cela, voici un croquis de Pierre Sempé, d'une ligne qui pêche.

Croquis d'une ligne par Pierre Sempé

Croquis d'une ligne par Pierre Sempé

Il va falloir aussi être stable sur vos deux jambes et avoir une bonne tenue afin de pêcher correctement. Et surtout, ne pas arriver comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, sur les rives des cours d'eau, la discrétion est de mise avec les truites lors de l'action de pêche, car elles conjuguent le verbe fuir à toutes les formes.

A force de pêche et dérive, nul-doute que vous allez rencontrer la truite, ou un autre poisson. Ces derniers suivant leur taille, leur âge, mais aussi la température de l'eau et  la saison, ont bien souvent des touches très particulières. Du « toc, toc, toc » à la tirette, voir la touche qui vous arrache la canne de la main, ou celle qui ne se ressent pas, vous aurez un large panel et avec de l'expérience, vous saurez à peu près quel poisson se trouve au bout de votre ligne avant de le voir et c'est souvent que les plus gros poissons ont les touches les plus imperceptibles.

Après cela adviendra le combat et il faudra prendre en compte lors de celui-ci, la physionomie du cours d'eau, ainsi que la végétation des rives (et oui il y a des arbres au bord d'un cours d'eau !!!). Car quoi qu'il puisse arriver, le poisson au bout de la ligne ira toujours en premier, là où il peut « sauver sa peau »...

Quant à pêcher en remontant ou en descendant, sur des cours d'eau moyens je serais plus à même de vous dire de pêcher de l'aval vers l'amont (pêche à la Pyrénéenne) et de faire le contraire en grandes rivières. Beaucoup de pêcheurs font de la sorte et moi le premier et je pense sincèrement que je perdrais ma pêche en pêchant le contraire de mes habitudes.

Robert Menquet (guide de pêche et grand écrivain halieutique), me faisait la remarque qu'il préférait pêcher en descendant, pour lui le premier avantage de cette pratique reste de pouvoir circuler plus facilement et le second d'aborder le poisson d'une autre façon. Et si l'on conduit bien sa ligne dans cette pratique de l'aval, le poisson ne voit que l'appât en premier, on pratique de loin et on peut faire de longues coulées pour pêcher la totalité du lit de la rivière. Cette pratique a été « codifié « surtout par le grand Léon Foch, ou de tout temps dans le Comminges, les pêcheurs des cours d'eau du piémont pratiquaient vers l'aval (dixit Robert Menquet). Autre pêcheur des Pyrénées à pratiquer de la sorte, mon ami Hervé Limongi, pour lui la pêche de l'amont vers l'aval permet de mieux lire la rivière avec un champ de vision plus important.

Vers l'amont, vers l'aval, à vous de trouver votre pêche, mais je vous suggère de suivre la norme et de temps en temps suivant le profil du cours d'eau choisi, de casser les codes.

Postes à truite photo 1

Postes à truite photo 1

Postes à truite photo 2

Postes à truite photo 2

Postes à truite photo 3

Postes à truite photo 3

LES POISSONS

En pratiquant sur des cours d'eau moyens à grands, vous allez pouvoir prendre une multitude de poissons, de tout âge et de toute taille. Plus la rivière sera importante et plus elle pourra contenir des poissons et souvent de belles tailles. La capacité d'accueil étant lié au facteur nombre de poisson et l'importance du cours d'eau étant lié au facteur, grosseur du poisson.

Vous allez donc tomber sur des poissons de belles tailles parfois, mais aussi de toutes tailles, souvent des poissons  au pédigrée, plus ou moins ancestraux quant on sait que les alevinages ont débuté au début du siècle dernier, on doit se poser la question de la pureté des gênes de la truite en rivière. Mais qu'importe, souche Atlantique, ou Méditerranéenne une truite Fario reste une truite Fario et elle défendra chèrement sa peau.

Vous allez aussi pouvoir rencontrer la truite "AEC" à la redoutable défense et si vous pratiquez non loin de la zone classée en deuxième catégorie, vous pourrez aussi côtoyer de beaux sujets de Chevesne et de "moustachu » (le barbeau) avec sa défense qui n'est pas qu'une légende.

Vous avez là, de quoi bien pêcher et vous amuser, avec  je vous le souhaite de très beaux sujets au bout de la ligne. Les puristes que nous sommes, ne jurent que par la truite Fario, mais un « barbu » de 60 au bout de la ligne, ça « dépote « quand même pas mal !!

Truite Arc en ciel

Truite Arc en ciel

Truite Fario

Truite Fario

Barbeau

Barbeau

LES APPATS

Il va falloir vous salir parfois les mains afin de sortir le vers de terreau du sac à appât, jouer a quatre pattes pour attraper la sauterelle et aller « trifouiller » la bouse des vaches pour espérer attraper la mouche naturelle. En théorie tous les appâts naturels ou non peuvent prétendre, à être esché sur l'hameçon, pour séduire la truite et consoeur, on peut même utiliser du fromage. 

Le pêcheur au coup, le pêcheur de carpe auront beaucoup moins de mal que le pratiquant de la pêche aux leurres pour faire un eschage parfait de l'appât sur l'hameçon. Car oui il faut savoir suivant l'appât utilisé, le glisser convenablement sur l'hameçon utilisé. Mais ne vous inquiétez pas, tout s'apprend et le poisson pardonne même le débutant. Il faudra quand même vérifier régulièrement l'appât et peut-être même le changer après chaque prise, voir chaque touche.

Les appâts vont varier suivant la saison et la tenue des poissons dans les différentes couches que compose le profil d'une rivière. J'ai longtemps pensé que le vers était lié aux eaux froides, mais ne serait ce pas la grosseur de l'appât qui primerait le plus ? La température de l'eau joue pour moi un rôle prépondérant dans le choix de l'appât bien plus que la saison.

Quoi qu'il en soit voici quelques règles qu'il faudra retenir : ver de terreau, de terre ou de berge en début de saison avec la teigne lors des phases de réchauffement du cours d'eau. Plus on va avancer dans la saison et plus les insectes et autres larves aquatiques vont être présent et plus il va falloir les utiliser. Mais on peut très bien pratiquer le plus souvent au vers, qui est pour moi l'appât Roi.

Quel que soit l'appât utilisé, sa grosseur sera liée à la température de l'eau (en exemple vers important en début de saison et plus petit en période de saison chaude). Par eaux teinté le vers sera aussi l'appât qu'il faudra choisir. Mais comme toute chose qui ne reste pas figé, on peut très bien casser les codes et donné au poisson ce qu'il n'a pas l'habitude de trouver à l'instant donné.

Vers de terreau

Vers de terreau

Porte bois

Porte bois

LA NYMPHE

Il me fallait, lui consacrait quelques lignes dans cet article pour les néophytes. Phénomène de monde, ou simple dérivé de la pêche aux appâts naturels, elle est aujourd'hui dans toutes les bouches. Est-ce, l'avenir de la pêche au toc, je ne sais pas, est ce qu'elle sera la continuité de cette dernière, certains en parlent en même temps que la mort des appâts naturels, une simple suite en somme !!

Quoi qu'il en soit elle trouve un large succès auprès des pêcheurs au toc, alors pourquoi pas la prescrire au néophyte.

Il y a aujourd'hui deux écoles, si je peux parler de la sorte. L'école de Laurent Jauffret avec "sa bouboule" , sa petite olivette et son bas de ligne avec au bout une nymphe. Cette technique vous pouvez très bien la pratiquer avec la canne que je vous ai conseillé plus haut, accompagné d'un moulinet spinning. Je vous mettrais le lien du site de Laurent à la fin de ce paragraphe, afin que vous puissiez y retrouver tous les conseils de "LOLO".

La seconde école est sans doute, la plus sobre, celle qui se rapproche plus de la pêche à la mouche avec une nymphe, un peu copié pour moi sur le noble art des pêcheurs au toc. Très facile en mettre en œuvre, on garde le bas de ligne, l'indicateur de touche et l'émerillon et on remplace l'hameçon par une nymphe au bout, voire deux nymphes avec une en potence (croquis) et tout cela sans plomb, juste avec le poids de la nymphe, ou des nymphes.

Croquis montage nymphe au toc

Croquis montage nymphe au toc

Pour cette seconde école il va falloir trouver d'une part la bonne équation de la nymphe, ce qui pour moi reste le plus difficile et surtout la bonne canne. Une canne très souple, très parabolique avec une bonne glisse, ce rapprochant un peu, de la canne qu'utilise le pêcheur en nymphe au fil, avec une longueur adéquate. Aujourd'hui et je ne serai pas le seul à le dire, deux cannes restent au-dessus des autres, la RS nymph et la Native. Mais ces deux cannes ont un budget et avant de pouvoir vous le permettre, je vous conseille de bien faire vos armes, à moins que vous soyez "un moucheur " contrarié, ou un pêcheur ayant les moyens pour débuter.

Toutefois, vous pouvez tricher un peu, pour faire vos premières dérives avec une nymphe en gardant la canne que je vous ai conseillé pour débuter (la riverway), simplement en rajoutant un plomb ou deux au-dessus de votre nymphe pour avoir un peu plus de poids et ainsi avoir une meilleure glisse de l'ensemble, afin d'avoir une propulsion correct de votre ligne de pêche.

Quel que soit la technique utilisée, il va falloir ferrer à la  moindre sollicitation de la truite, cette technique ne pardonne aucun défaut. Attention de garder sa ligne bien tendu lors du ferrage et du combat, la canne doit être haute. A la moindre hésitation de votre part, la truite se décrochera de la ligne.  

En conclusion

La pêche de la truite en rivière est une sensation de liberté et de bonheur, dans des environnements changeants suivant des lieux choisis, où l'on découvre et apprend la vie de la faune aquatique et terrestre et de la faune sauvage (dixit mon ami Hervé des Pyrénées) et je trouve qu'il a très justement résumer notre passion. Venir à la pêche au toc n'est pas une tare, mais un art, la seule et l'unique passion qui peut vous faire faire des folies de mars à septembre. C'est une pêche simple, ancestrale, mais non dénué de technicités, la simplicité restant la sophistication suprême.

Amis de la carpe, du carnassier et de la pêche au coup, débutant en manque d'évasion et de grands espaces, 2021 ne pourrait-il pas être la découverte de la rivière, des truites et de cette fameuse pêche aux appâts naturels après avoir lu le deuxième volet de « bien débuter au toc ».

Je suis certain qu'en sautant le pas, cette passion deviendra votre et vite enivrante et passionnante. Quant à ceux qui pratiquent déjà la traque de la truite en rivière, mais avec une autre technique pourquoi ne pas sauter le pas et ainsi voir de l'autre côté. Voir une pêche qui a su évoluer et se démocratiser, une autre pêche comme pourrait le dire notre grand, Pierre Sempé !!

Croquis Pierre Sempé (merci à lui)

Croquis de ma conception

Images issues du net et de mes photos personnels 

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