Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
TRUITEPASSION.FR

La pêche une passion, la rivière une richesse .

L'interview du pêcheur (n11).

L'interview du pêcheur (n11).

Pour l'interview du pêcheur de ce dernier mois de l'année, je vais vous proposer de finir en beauté, avec les propos de celui qui a entre autre écrit dans les pages de "Salmo" et fait les belles heures du site Garbolino du côté Toc.

Vous pouvez aussi le retrouver chez "truitemag" et dans "truites&cie" dont il est l'un des fondateurs.

Si vous ne le connaissez pas, je peux vous dire qu'il ne manie pas la langue de bois et que ces propos sont pour la plupart rempli de bons sens.

Simon Scodavolpe c'est bien lui dont je parle, sais ce qu'il raconte en matière de pêche, je suis un inconditionnel de ces propos et de ces prises de position. Je ne vais pas plus m'attarder sûr le sujet Simon je vous laisse découvrir les réponses, qu'il a pu me donner aux diverses questions de l'interview du pêcheur .

 

1  Nom & prénom ?

Scodavolpe Simon

2  Age ?

31 ans

3 Profession ?

Pharmacien et rédacteur en chef d’un nouveau et bientôt célèbre "mag " de pêche en ligne !

4 Quel est le département où tu résides ?

05 Hautes Alpes

5 Depuis combien de temps pratiques-tu la pêche?

20 ans

6 D’où te vient cette passion?

De mon ami d’enfance Alexandre Miette qui me tannait chaque week-end pour pêcher les vairons dans l’Espienne, petit ruisseau gersois aujourd’hui anéanti par les turpides producteurs de maïs locaux !

7 A quel âge as-tu pêché pour la première fois?

8 ou 9 ans 

8 Quelle est ta pêche de prédilection?    

 La pêche de la truite, quasi exclusivement !   

9 Quelle est ta technique de prédilection?

Difficile de faire un choix entre la pêche de mes débuts, le toc, et la pêche à la mouche sous toutes ses formes que je pratique depuis 5 ans environ…

10 Quel est ton appât ou leurre favori ?

Une mouche qu’elle flotte ou qu’elle coule, montée par mes soins !

11 Pratiques-tu une autre technique de pêche?

Dans les milieux que je fréquente le plus (les rivières rapides de montagne), rien ne saurait supplanter l’alternance sèche/nymphe en termes d’efficacité. Je lui consacre la majorité de mon temps !

12 Si oui quels poissons recherches-tu?

Le sandre lors d’une traditionnelle sortie verticale avec Matt&Lenka (et mon webmaster adoré Pierre Lavignotte) durant les vacances de Noël et le brochet en lac privé gersois généralement quelques jours plus tard avec le fameux Alexandre Miette...  Deux façons très agréables d’optimiser mes deux sorties "carna" annuelle en somme !

13 S'il y avait une rivière, la rivière de ton coeur laquelle serait-elle ?

Sans doute la Save, petite rivière de plaine coulant sur le plateau de Lannemezan (65) à l’intérêt halieutique très moyen (tant au niveau des poissons que du cadre) mais dans laquelle j’ai fait mes premières armes et où je reviens toujours avec un plaisir immense !

14 Nous sommes à l’heure de la pêche en nymphe au TOC, pratiques-tu cette technique dérivée de la pêche au TOC ?

Non car je pêche en nymphe au fil avec une canne mouche… dans les rivières moyennes que je fréquente, une canne de 10’6 offre un bras de levier suffisant et je trouve qu’un ensemble mouche offre une rapidité de prospection et une polyvalence bien supérieures à une canne anglaise nymphe au toc. Cette dernière se justifie à mes yeux dans les cours d’eau de plus de 20m de large.

15 Lors de tes sorties préfères tu pêcher seul ou à plusieurs ?

J’aime les deux ! J’adore les sorties en solitaire dans la pêche de proximité, pour la concentration et la liberté qu’elles autorisent. Toutefois, je ne saurai partir seul lors d’un trip pêche de plusieurs jours où le partage et l’émulation de la pêche en binôme me transcendent totalement.

16 Quel est ta vision du pêcheur de truite ?

Une vision sans doute un peu éculée mais que j’aime bien : un taiseux bourru et discret. Je te l’accorde, aujourd’hui, c’est plutôt un type qui se pavane sur facebook à grands coups de photo de poissons immenses, bras tendus et casquette floquée du sponsor bien en évidence…

17 Quel cours d’eau à ta préférence?

Je dirais une rivière du sud du Languedoc possédant une excellente qualité de poisson et de fabuleux décors dignes de l’ouest américain : la Dourbie !

18 Le ou les départements ou tu pêches ?                

Toute la chaîne des Pyrénées (et particulièrement le 65, le 66, le 31 et 09) bien que mon éloignement actuel limite (trop à mon gout) ma fréquentation de ce fantastique massif, le sud du languedoc (34 et 12) ainsi que les Alpes du sud (04, 05)

19 Pêches-tu plus en semaines où plus le  week-end ?

Les deux ! Travaillant dans la fonction publique, j’ai la possibilité de faire des coups du soir à la belle saison !

20 Ta préférence va plus à une pêche matinale, où une pêche d’après-midi?

Je m’adapte aux rythmes alimentaires des truites ! Mes mois de prédilection étant mars et septembre, j’aime bien le milieu de journée.

21 Durant la saison de pêche, quel mois à ta préférence et pourquoi?

Sans conteste le mois de mars, sous réserve de conditions hydrologiques normales, c'est-à-dire des eaux basses et claires. J’aime la pré-fonte des neiges car les éclosions sont nombreuses à cette période. De plus, dans de nombreux cours d’eau que je fréquente, c’est le moment de l’année où la taille moyenne des captures est la plus élevée !

22 Quel matériel utilises-tu pour la technique que tu pratiques?

Pour la pêche d’alternance sèche et nymphe en rivières moyennes, j’utilise principalement une 10’ soie de 3 couplée à un moulinet semi automatique.

23 Pratiques-tu la pêche avec hameçons sans ardillons ?

Je pratique sans ardillon car je ne décroche pas plus de poissons et il est ainsi bien plus facile d’ôter l’hameçon de la gueule des truites !

24 Ton regard sur le sujet ?

Je suis un libertaire dans l’âme et je ne fais pas parti de ceux qui voient dans la réglementation pêche le salut de notre passion. Ainsi, je ne milite pas pour l’interdiction de l’ardillon (quoique je le conseille évidemment) car il y a d’autres chats à fouetter !

 

                                            

25 Quel budget par saison consacres-tu à la pêche?

Jamais calculé mais je ne suis pas un acheteur compulsif… j’en connais suffisamment pour pouvoir tester des produits avant d’investir ou souvent, leur racheter d’occasion à moindre cout… globalement, je suis plutôt fidèle au matériel que j’ai adopté !

26 Une canne et moulinet que tu voudrais posséder?

Une nouvelle Native pour la nymphe au toc bien sur ! Bon, en réalité, c’est surtout pour faire de la pub à mes potes que je balance ça car je suis un moucheur sectaire désormais, qui n’utilise plus de canne anglaise ! Blague à part, au vu du concept hyper novateur et de la qualité des produits finis, je leur souhaite de tout cœur l’immense succès qu’ils méritent !

27 Un souvenir de pêche en quelques mots ?

La semaine dernière, des truites méditarréennes de la Clarée attablées sur un plat maigre et lent, gobant régulièrement des olives sous un doux soleil automnal… un régal !

28 Un livre sur la pêche qui serait ton livre de chevet ?

Même les truites ont du vague à l’âme de John Gierach, qui est d’ailleurs bien plus qu’un livre de pêche…

29 Un pêcheur vivant où disparu avec qui tu aurais aimé partager un moment de pêche ?

Sans hésitation, ce fameux auteur américain !

30 Sempé, Delacoste, Daiwa, Garbolino, Hearty Rise où va ta préférence ?

Difficile de faire un choix dans la mesure où ces produits proviennent à peu près tous des mêmes usines et que les différences qu’on peut trouver entre eux gisent surtout dans leur design…

Il est d’ailleurs assez impressionnant de constater les marges pratiquées par certains (qu’on ne citera pas bien sur !) sur ces produits asiatiques. Mon choix se portera donc sur la gamme Delacoste qui présente le meilleur rapport qualité prix à mes yeux.

31 Fil intérieur où anglaise ?

Anglaise sans hésitation ! Dans les petits milieux que je fréquente de temps à autres, une anglaise courte (moins de 3m40) permet une pêche rapide et précise compatible avec une ripisilve dense.

32 La pêche est pour toi une passion où un simple loisir?

Dire que j’ai construit ma vie autour de cette passion n’est certainement pas un euphémisme, tant elle a dicté tous mes choix, personnels et professionnels, depuis mon adolescence !

33 Si tu devais pêcher dans un pays étranger où irais-tu et pourquoi ?

En Tasmanie pour écumer les Western Lakes en sèche 14h par jour avec mon ami Benji qui me manque terriblement !

34 As-tu déjà eu l’occasion d’employer les services d’un guide de pêche ?

Oui assez récemment ! J’ai fait un stage avec la SIM, école suisse de lancer italien, et j’ai passé un excellent moment avec des techniciens et instructeurs hors pair ! Nous allons d’ailleurs leur consacrer une série d’articles dans Truites & Cie.

35 Si oui lequel et sur quel cours d’eau ?

C’était des cours de lancer en eaux closes privées !

36 Es-tu engagé dans le monde associatif de la pêche ?

Malheureusement non par manque de temps sans doute…

 37 Si non prévois-tu de le faire ?

J’essaie, avec les moyens dont je dispose, de militer à ma façon, ou tout le moins de faire connaître ce monde associatif si important pour notre loisir. Voilà pourquoi nous avons réservé une rubrique spécifique relayant les infos des AAPPMA dans Truites & Cie !

38 Si demain tu devais mettre un terme à la pêche, que ferais-tu à la place ?

Jamais réfléchi à cette question, je sombrerai dans l’alcoolisme sans doute…

39 No-kill où prélèvement raisonné ?

Les 2 mon général ! J’ai la chance de pouvoir pêcher très fréquemment et il me semble donc normal de relâcher l’immense majorité de mes prises… toutefois, je me régale de temps à autres avec un bon plat de truites rustiques de montagne (un met à l’emprunte carbone nulle fidèle à mon principe de consommation en circuits courts), même si cela déplaît à certains ayatollahs, souvent ceux là même qui achètent du Nutella, des courgettes en hiver et qui boivent du café en dosettes. A ce propos, en termes de réglementation pêche, je suis un farouche pourfendeur des réglementations bâtardes françaises dont le but est de contenter tous types de pratiquants… Je pense qu’il est objectivement impossible de combler le « pêcheur panier » et le « pêcheur sportif traqueur de belles prises » sur un même parcours, avec nos réglementations dont les modifications actuelles relèvent surtout du bidouillage stérile (hausse de maille, modif des quotas…etc etc).

40 Ton regard sur le sujet ?

Je suis totalement convaincu de l’efficacité du système réglementaire espagnol qui consiste à sectoriser la rivière en zones à la réglementation spécifique sur plusieurs kilomètres de long. J’insiste particulièrement sur ce dernier point pour les parcours no-kill dont les effets sur la population de truite (augmentation de la taille moyenne) se font réellement ressentir lorsqu’ils mesurent plusieurs kilomètres de long. On pourra toujours rétorquer que « ça complique trop les choses » ou que « c’est inapplicable en France », il n’y a à mes yeux aucune autre alternative pour optimiser un cheptel piscicole par la réglementation pêche : il faut cloisonner les pêcheurs aux attentes antinomiques sur des parcours qui leur sont spécifiquement dédiés, donc en gros réglementation peu restrictives sur les têtes de bassins à forts recrutements et multiplication des longs parcours no-kill sur les portions aval à fort grossissement.

41 Quel est ton regard sur la gestion de la pêche en France ?

Je ne fais pas parti de ceux qui critiquent à longueur de journée nos gestionnaires français. Nombre d’entre eux effectuent d’excellents travaux, notamment dans le domaine de l’aménagement de frayères et de préservation des souches à fortes valeurs patrimoniales. Nous avons encore en France des cours d’eau exceptionnels aux poissons rustiques et certains devraient en prendre conscience, au lieu de traverser l’Europe ou l’Atlantique à tout bout de champ pour aller remuer des truites multicolores au nez rouge qui clignote ! Par contre, à mon sens, nous devrions expérimenter d’avantage (comme cela se fait aux Etats unis par exemple) des réglementations innovantes et sortir de la logique actuelle vieillissante qui nous fait croire que rogner le quota de 4 truites ou ajouter 3 cm à la maille améliorera quelque chose.

42 Comment vois-tu la pêche dans l’avenir ?

Pour moi, pas de pêche sans une eau en quantité et qualité suffisantes. Dans ma période de misanthropisme aigu actuelle, je dirais donc de façon plutôt pessimiste… nous touchons du doigt quotidiennement le désintérêt des pouvoirs publics pour la préservation de la ressource en eaux. Comment rester optimiste ? Dans le contexte de changement climatique actuel (qui semble se dessiner beaucoup plus vite que prévu), on s’escrime désormais à trouver des combines pour s’y adapter et continuer sur notre lancée productiviste plutôt que de changer de paradigme. Des canons à neige plutôt que de la diversification d‘activité dans les stations de sport d’hiver, des retenues collinaires plutôt qu’une modification des modes de cultures... la liste est sans fin ! Les quelques irréductibles amoureux des truites sauvages se concentreront donc sur les quelques cours d’eau de montagne à l’eau froide et abondante qui subsisteront, tant qu’ils ne seront pas trop mutilés par l’hydroélectricité…

Merci à toi d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Et surtout merci pour tous les lecteurs de mon blog.

Vous pouvez retrouver Simon et ses écrits sur le site "truites&cie" , je vous laisse le lien ci-dessous.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :